La Marseillaise sifflée pendant un match de foot. Les causes de cet événements sont si multiples que l'on pourrait prendre tout un post pour les énumérer.
- la bêtise des supporters de foot n'est plus à démontrer, les cons en rouge contre les salauds en vert...
- la provocation est un sport national : il suffit d'ériger des symboles sacrés pour que de petits malins pissent dessus. C'est de bonne guerre. Et il fallait faire mieux que pour France-Algérie. C'est un peu la même chose que pour les voitures brûlées au jour de l'An (en plus facile quand même).
- le sentiment identitaire de la "énième génération". Ils en ont marre d'attendre d'être considérés comme des Français à part entière, alors ils rejettent la France. pas sûr pour autant qu'ils s'éclatent au bled, dans la Tunisie de notre ami Ben Ali, ni qu'ils se reconnaissent dans ce pays.
- les blessures toujours à vif de la colonisation française. La situation des immigrés maghrébins et des générations suivantes ne les incitent pas à considérer l'histoire comme une chance, ou alors pour une part très silencieuse de cette population.
- le rejet d'une "France officielle" : la marseillaise, le drapeau, l'armée et la police. La France Bleu-Blanc -Rouge au garde à vous, il n'y a pas que les jeunes d'origine maghrébine qui la siffle. C'est la France hypocrite des droits de l'Homme...et des ratonnades.
- L'effet de foule : on se sent plus fort dans une masse, on se confond avec la foule devenue un seul être cohérent. Quelle excitation de siffler avec l'ensemble de ses voisins et de se sentir appartenir à un groupe fort et soudé, capable de provoquer le monde entier! Pas si sûr que tous les siffleurs adhèrent à 100% au message...
Question : faut-il accorder à cet événement autant d'importance médiatique? Ne cherche-t-on pas à faire monter une sauce déjà trop avalée? Ne parlons pas des réponses énergiques de notre président, elles sont tellement bas du front et populistes, on dirait du Le Pen. Les questions importantes, soulevées par Nico, sont complètement perdues de vue dans ce brouhaha.
Pendant ce temps-là, c'est la crise...la fin du libéralisme annoncée officiellement à la radio avec la nationalisation de la City de Londres, la remise en cause du laisser-faire sacré... Mais qui s'en soucie? En temps d'incertitude, replions-nous sur les valeurs sûres : que des banquiers nous plongent dans un maelstrom financier, qu'y pouvons-nous? Mais nous ne permettrons pas à des petits cons de siffler notre hymne!
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