message perso au GAG: je sais faire ça, créer un sous-forum dans "Borat" mais je ne sais pas créer un équivalent de "Borat", qui s'afficherait sur la page en dessous du mot "films"
Allez voir le Dernier roi d'Ecosse de Kevin MacDonald avec Forest Witaker ( Ghostdog rappelez-vous)
Critique de Télérama :
Un médecin tombe sous le charme du dictateur ougandais : une variation fascinante sur l’aveuglement collectif.
Dernier roi d’Ecosse, c’est un des titres fantaisistes que se donnait le général Idi Amin Dada, président de l’Ouganda de 1971 à 1979, puis dictateur en exil, jusqu’à sa mort en 2003, en Arabie saoudite. Cette figure honnie de l’actualité passée revient ici en vedette, interprétée par Forest Whitaker, qui est en bonne voie d’obtenir, pour ce rôle, le prochain oscar du meilleur acteur[il l'a d'ailleurs eu depuis, merci pour lui NDLR]. Plongée dans l’horreur et numéro de séduction tout à la fois, le film est le reflet d’un univers trouble, car le sanglant Idi Amin Dada, soupçonné de s’être intronisé dieu cannibale, était aussi un redoutable acteur, masquant sa folie derrière des rires, des fous rires. C’est ainsi qu’on peut encore le voir, dans le documentaire tourné en 1974 par Barbet Schroeder, et récemment édité en DVD, Général Idi Amin Dada, autoportrait. Bonne nouvelle, le réalisateur du Dernier Roi d’Ecosse, lui-même venu du documentaire, a vu le film de Schroeder. Kevin Macdonald en a même repris certaines séquences, les transposant dans une fiction réaliste dont l’objectif n’est pas de dénoncer maintenant un régime totalitaire sur lequel la lumière a été faite, mais de nous faire toucher du doigt un tyran qui pourrait presque nous prendre encore à son jeu, à son piège.
On ne peut pas mieux dire. L'histoire se base sur des faits réels mais a pour héros un personnage imaginaire, jeune médecin écossais assoiffé de vie, coincé dans un quotidien étouffant et puritain. Il s'envole pour l'Ouganda comme on part à l'aventure dans un autre monde. Petit problème. Ce qui fait à la fois son charme et son défaut, c'est qu'il n'a peur de rien, c'est qu'il veut tout tenter. Ce désir de vivre colle avec l'esprit des seventies et le charisme qui se dégage de ce nouveau chef d'Etat, qui promet une nouvelle vie à son peuple. Evidement, nous le savons, c'est un leurre et c'est à mon avis pour ça que le film est si génial : on ne peut pas vraiment aimer le héros qui est trop bête et fonce dans l'erreur avec un aveuglement terrible, et en même temps, on ne peut pas le détester car on comprend ce qui le pousse et le conduit.
James McAVoy est parfait dans ce rôle du mec qui part comme dans un rêve, se croit bon et pur, et se réveille au milieu d'un carnage dans un rôle de salaud.
Sinon, pour le fun, passage dans un club avec une version africaine de "Bobby McGee" par la Janis Joplin locale, une merveille.